Fake news : 200 ans que ça dure !

Débats et Opinions
Par Sabine Renault-Sablonière

L’attribut alt de cette image est vide, son nom de fichier est interligne-point.jpg.

Lorsque je travaillais sur le XVIIIème, pour écrire mon livre : Mémoires imaginaires d’Adrienne de La Fayette, publié aux éditions l’inventaire, j’ai étudié la perception qu’avaient les Français des Américains. L’Amérique, ainsi que les aventures que nous y conduisions avec le Général de La Fayette, inquiétaient. Et voici la rumeur que répandaient les premiers sur les seconds : les animaux, communs au Vieux Monde et au Nouveau, étaient plus petits dans ce dernier. Ce que l’on qualifierait, aujourd’hui, de fake news, était appuyée par le botaniste Georges de Buffon, défendant la thèse que la variation des races était due à leur dégénérescence. Il fallait en conclure que l’Amérique était porteuse de dégénérescence.

Franklin, en quête de preuves, au cours d’un dîner en son hôtel de Valentinois, dans le quartier parisien de Passy, demanda aux Américains et aux Français assis autour de la table, de se lever et de se regrouper par nationalités. Il se trouve que le plus grand des Français n’était pas aussi grand que le plus petit des Américains… Émule de Buffon, l’abbé Raynal, l’invité d’honneur, lui-même de petite taille, accueillit la plaisanterie avec bonhomie, mais il ne changea pas d’idée pour autant !!!